Je suis posée chez Maxime
1.
à ma gauche un petit cactus dans un pot en plastique marron, lui même dans une soucoupe en métal
à ma droite un dessin en noir et blanc, le dessin en noir et blanc c’est une femme - ses traits sont plutôt ceux
d’une jeune femme - elle a presque la même coupe que moi, même si je dois avouer qu’elle est beaucoup
mieux coiffée.
Nous sommes placées toutes les deux de trois-quart. Je crois que c’est comme ça qu’il faut se placer sur scène
au théâtre, de trois-quart, pour ne pas tourner le dos ni aux spectateurs ni aux acteurs. Nous sommes presque
l’une en face de l’autre mais de trois-quart. Le cactus lui est bien face aux spectateurs.
Derrière nous, une rangée de livres.
La Société du spectacle nous surplombe.

2.
cinq livres sont posés les uns contre les autres, face aux spectateurs, ils forment un escalier

moi, je suis posée sur la dernière marche de l’escalier, à la droite d’un Georges Moustaki souriant dont le
visage est partiellement recouvert d’une feuille d’arbre séchée

deux trois marches plus bas, un arc-en-ciel et une pluie d’arc-en-ciel au feutre, c’est rare de surplomber un
arc-en-ciel, qu’en dis-tu Georges Moustaki (?) .

3.
dans une boîte en plastique, une boîte qui déménage
je suis allongée entre «Allez les verts» et «N’arrête jamais de rêver»
Georges Moustaki, de dos cette fois, est toujours à mes côtés

4.
je partage une soucoupe en terre cuite avec un pot qui accueille une plante
la plante me surplombe, pour une fois, je suis bien coiffée

5.
je suis accrochée à un poster avec une dominante de orange
c’est écrit CA au dessus de moi
Est-ce que « ça » c’est moi ?
Une antenne de radio certainement et sur celle-ci, un petit ruban rouge
1.
2.
3.
4.
5.
HALL